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Le Tchad dans l'attente des résultats de la présidentielle

7 mai 2024

L'un des pricipaux enjeux de cette élection est la préservation de la paix dans un pays qui accueille des milliers de réfugiés, en provenance du Soudan notamment.

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La capitale N'Djamena
Les candidats Mahamat Idriss Deby et Succès Masra ont tous voté, lundi, à NDjamena Image : Issouf Sanago/AFP

Cela fait plus de 24 heures que les Tchadiens ont voté pour choisir leur futur président de la République dans un pays qui accueille des milliers de réfugiés, en provenance du Soudan notamment.

Pour préserver un climat de sérénité dans le pays, la Fédération internationale des droits humains tient à ce que le vote des citoyens soit pris en compte. 

Cliquez sur l'image ci-dessous pour écouter Drissa Traore, le secrétaire général de la FIDH.

La FIDH s'inquiéte d'une "élection qui semble ni crédible, ni libre, ni démocratique",

Depuis ce lundi soir (06.05.24), le dépouillement a commencé après une journée électorale censée mettre fin à trois ans de pouvoir militaire mais qui se résumait à un duel inédit entre le chef de la junte, le général Mahamat Idriss Déby Itno, et son Premier ministre Succès Masra, ex-opposant qui a rallié le régime.  

Un scrutin "joué d'avance" ?

Si Succès Masra l'emportait, ce serait la première transmission pacifique du pouvoir dans ce pays qui a connu de nombreux coups d'État avant celui d'Idriss Déby Itno en 1990.

L'opposition, violemment réprimée et écartée de la course, avait appelé à boycotter un scrutin "joué d'avance" pour perpétuer une "dynastie Déby", et des ONG ont dit douter de la crédibilité de l'élection. 

Le Tchad reste le dernier point d'ancrage militaire de la France au Sahel, avec un millier de soldats encore présents. Le Niger, le Mali et le Burkina Faso ont tourné le dos à Paris, chassé ses militaires qui y opéraient dans le cadre de la lutte anti-jihadiste, et se sont rapprochés de la Russie. 

Cette présidentielle tchadienne a aussi un enjeu géopolitique dans un contexte où les armées étrangères en Afrique sont engagées dans un défi de restructuration, estime Tidiane Dioh. Il est consultant et ancien fonctionnaire international à l’Organisation internationale de la Francophonie. Il explique que quel que soit le vainqueur de la présidentielle, celui-ci sera dans une forme de renégociation des relations entre le Tchad et les pays qui ont une présence militaire dans le pays. C'est le cas en particulier de la France. 

"L'enjeu de ce scrutin est aussi géopolitique"(Tidiane Dioh)

Des centaines de milliers de réfugiés

Les résultats officiels provisoires sont attendus le 21 mai, et un éventuel second tour le 22 juin.

Le Tchad accueille 1,5 million de réfugiés soudanais, dont 500.000 environ sont là depuis 20 ans. Des dizaines de milliers de réfugiés centrafricains aussi. De nombreux tchadiens espèrent que l’un des deux principaux candidats, Mahamat Idriss Déby ou Succès Masra, sera élu sans contestation et sans de débordements. 

A voix haute, beaucoup de partisans du président sortant craignent que Succès Masra se précipite pour dire qu’il est élu dès le premier tour, ce qui pourrait déclencher une crise post-électorale.